Sortie ce 21 août d'un livre écrit par le journaliste sportif Eugène Saccomano : Giono, le vrai du faux.
Interrogé la semaine dernière pour le quotidien Var Matin, "Sacco" soulignait qu'il voulait réhabiliter Giono car beaucoup de contre vérités ont été proférées sur son comportement durant la Seconde Guerre Mondiale.
Editions Le Castor Astral ; prix indicatif : 12 euros.
L'éditeur présente ainsi le bouquin :
Beaucoup de bêtises, de contrevérités ont été dites ou écrites sur le comportement de Jean Giono (1895-1970) durant la Seconde Guerre mondiale. Il avait, hélas, bien connu la Première. Son pacifisme absolu, viscéral, l’a conduit à des écarts, à des déclarations que certains lui ont reprochés. Ces temps-ci, quand on découvre ou redécouvre (sur France 2, la série Apocalypse, la Première Guerre mondiale a été vue par 11 millions de téléspectateurs) ce qu’a été le massacre universel de 14-18, on peut comprendre qu’il tenait à ce que la France ne reprenne les armes.
Giono n’a pas collaboré. Une partie de la population de Manosque comme certains écrivains, André Chamson et Aragon notamment, ont alimenté les ragots. Sans apporter la moindre preuve. D’ailleurs, Giono n’a jamais été poursuivi, ni inculpé de quoi que ce soit. A contrario, dans les annexes de ce livre, on trouvera des témoignages authentifiés de ses amis résistants en sa faveur. N’oublions pas que c’est au « Contadour », propriété de l’écrivain et de son ami Lucien Jacques – qui tenaient tous deux les fusils et la mitraille en horreur – qu’a été mis sur pied le premier maquis armé des Basses-Alpes.
Ce livre raconte aussi les petites erreurs de Giono qui, pour nourrir sa famille et ses amis, a donné quelques textes romancés à La Gerbe, et à des revues ou journaux plutôt pétainistes. Mais sans une seule ligne concernant la politique de l’époque.
Ce que révèle ce document consacré à Jean Giono, c’est la volonté farouche de celui-ci de sauver des vies. Il a abrité chez lui, ou dans des studios discrets de Manosque, une douzaine d’Israélites (comme l’on disait alors). À cet égard, Giono mériterait presque le titre de « Juste ». En risquant sa peau, il a payé l’opération de Mme Ernst, la femme du peintre dadaiste détenu à Luynes, caché l’architecte trotskiste allemand Karl Fiedler et organisé l’évasion du pianiste Meyerowitz.
Grâce à Sylvie Giono, sa fille cadette, et à Jacques Meny qui gère la mémoire écrite de l’écrivain dans la maison du « Paraïs », Eugène Saccomano tente de reconstituer cette période délicate de la vie de Giono.
Pendant les cinq années du conflit, l’écrivain s’intéressera surtout à sa passion : la littérature. Et un nouveau Giono naîtra dans l’après-guerre, celui du « Hussard ».